mardi 16 octobre 2018

Parution du rapport du jury du CAPES d'histoire et géographie, session 2018


Le jury du CAPES a publié son rapport sur la session 2018 sur DevenirEnseignant. Comme chaque année, la lecture de ce rapport est chaudement recommandée à tous les candidats pour ne pas dire indispensable. Si pour l'essentiel la teneur ne diffère pas des années précédentes (ce qui permet de se dispenser de la lecture des rapports antérieurs), nous mettons la lumière sur quelques extraits choisis, tout en rappelant que rien ne saurait remplacer une lecture attentive et intégrale du document original :

À l’écrit

Sur la production graphique dans le cadre d’une analyse de documents en géographie :
« L'épreuve 2 des écrits du CAPES-CAFEP externe d’histoire et de géographie consiste en une analyse critique d'un corpus documentaire, suivie d'une proposition d'exploitation de ce corpus à un niveau scolaire choisi par les candidats. Pour la session 2018, le jury attendait – conformément à ce qui était annoncé dans les rapports 2015 et 2016 – que cette seconde partie de l'épreuve propose une production graphique quelle qu’elle soit : croquis, schémas, modèles ou bien encore organigrammes étaient acceptables, à condition qu'ils soient de qualité universitaire et que leur adaptation au niveau choisi soit discutée.
« Pour les sessions à venir, le jury n'attendra plus que la production graphique soit nécessairement intégrée à cette partie pratique d'exploitation du corpus documentaire dans le cadre des programmes scolaires. Si la proposition d’une production graphique de niveau universitaire qui soit expliquée et justifiée demeurera obligatoire dans cette épreuve, les candidats pourront désormais choisir de la placer et de la valoriser aussi bien dans l'analyse critique que dans l'exploitation adaptée. »
Sur la partie exploitation adaptée de l’analyse de documents :
« Cette partie de l'épreuve permet au jury de vérifier que les futurs enseignants sont bien au fait des attendus du métier. On ne demande pas de concevoir un cours complet mais de poser des jalons de préparation qui font explicitement le lien entre un corpus de documents et des objectifs d’apprentissage fixés par le Bulletin Officiel (BO) pour un niveau donné. Les candidats doivent ainsi prouver qu'ils connaissent les programmes, qu’ils savent utiliser un corpus de documents pour construire leur démarche pédagogique, qu’ils possèdent quelques éléments de didactique de la géographie mais surtout qu'ils sont capables d'une approche réflexive de la production et de la transmission des connaissances. » (p. 26)
« Les candidats sont en outre libres de ne pas tenir compte du ou des niveaux proposés en Annexe du corpus ; charge à eux de s’assurer que leur proposition d’adaptation est cohérente » (p. 27)
« [L]es candidats doivent montrer qu’ils sont capables de justifier la démarche pédagogique choisie dans le prolongement de l’analyse critique. Le propos de l’exploitation adaptée mérite d’expliciter clairement le passage de l’information scientifique (compétences universitaires) à ce qui en sera retenu pour la transmission de connaissances (compétences pédagogiques et didactiques). La problématique doit être cohérente avec les programmes et simple dans sa formulation » (p. 27)
« Il est également attendu que les candidats sachent identifier les notions essentielles du thème à travailler. Les meilleurs candidats seront ceux qui sauront différencier les notions nouvelles de celles qui auront été vues auparavant mais pourront être réinvesties. Toutes doivent être définies le plus rigoureusement et clairement possible. » (p. 27)

À l’oral

  • Des conseils pratiques sur l’exposé oral p. 40
  • Les règles de base de la production graphique p. 45
  • Un exemple de partie pédagogique réussie p. 49
  • L’ouverture aux outils numériques en géographie p. 63–64 : les candidats auront accès au site de l’Insee et au Géoportail. Contrairement aux oraux de l’agrégation, ils n’ont pas accès (pour l’instant !) à Géoconfluences .
  • En histoire, le jury précise que la question sur « Culture, médias, pouvoirs aux États-Unis et en Europe occidentale, 1945-1991 » « se prête particulièrement à l’utilisation de documents audiovisuels, qu’il s’agisse d’extraits de films, d’images d’actualité, d’émissions radiophoniques, de discours, de paroles de chanson, d’extraits de spectacle vivant… » À ce titre les candidats sont invités à se familiariser tout au long de l’année avec les sites de l’INA, du musée de la SACEM et des musées et institutions artistiques françaises.
  • Précisions sur le diaporama en épreuve d’ASP p. 70
  • Sujets donnés en ASP p. 93-94.

Enseigner l’histoire-géographie aujourd’hui


Une brochure de l’académie de Caen propose des pistes pour enseigner l’histoire-géographie aujourd’hui : nouvelles méthodes, nouvelles approches.
Cette brochure (PDF, environ 1,5 Mo) compile et propose des séquences de classe ou des supports de formation présentés et élaborés par des professeurs et des formateurs de l’académie de Caen. Une brève présentation de ces ressources conduit ensuite à un mur virtuel en ligne qui contient des éléments de réflexion, des supports d’activités et parfois des réalisations d’élèves.

Il s’agit ici de mettre en valeur une conception renouvelée de la pédagogie de nos disciplines en s’appuyant sur les recherches scientifiques disciplinaires, mais aussi sur les acquis des sciences de l’éducation. Géographie du sensible, acteurs de l’histoire, débat et argumentation, éducation aux médias et à l’information, enseignement des compétences au lycée ou encore usages du numérique sont les entrées privilégiées.

Augmentée d’une sélection de ressources pour approfondir, cette brochure a pour ambition de prendre part à la réflexion collective sur l’enseignement de nos disciplines mais aussi, au-delà, de participer au dialogue avec les disciplines voisines.

mercredi 10 octobre 2018

Les thèmes du Festival international de géographie (FIG) à Saint-Dié-des-Vosges, édition 2019

Les organisateurs du FIG ont annoncé, à l'issue de l'édition 2018, le pays invité et le thème de l'année prochaine. Nous vous proposons de les relier aux programmes scolaires et aux ressources de Géoconfluences.
Jardin devant une tente de réfugié dans le camp de Katsikas en Grèce. Cliché : Emma Kanter, avril 2016. Source : Louise Schreyers, « Le jardin et la tente : « habiter » un camp de réfugiés », image à la une de Géoconfluences, mars 2017.

Entretien avec Yves Lacoste : Qu’est-ce que la géopolitique ?

Voici un entretien exclusif avec Yves Lacoste, une personnalité importante de la géopolitique française et de la géostratégie. Il répond aux questions de Léa Gobin, Estelle Ménard et Selma Mihoubi pour le Diploweb.com, à l’occasion de la publication de son nouveau livre : Yves Lacoste, « Aventures d’un géographe », éd. Des équateurs, 2018.
Cet entretien est disponible sous deux formats : audio et texte.

Patrick Boucheron bouscule l’histoire


Il a bouleversé la vision que l’on avait du Moyen Âge et son « Histoire mondiale de la France » a défrayé la chronique. Rencontre avec l'historien Patrick Boucheron, alors que se tiennent du 10 au 14 octobre les 21e Rendez-vous de l'histoire, à Blois.
Patrick Boucheron est, à 53 ans, l’historien le plus remuant de sa génération. Ses recherches sur les villes de l’Italie médiévale ont imposé une approche très moderniste du Moyen Âge, reléguant au placard la vision d’une période obscurantiste, agitée de rivalités féodales sur fond de châteaux forts. Celui qui a rejoint le Collège de France en 2015 n’hésite pas à sortir de sa bibliothèque pour s’engager dans le débat public. Son ouvrage Histoire mondiale de la France paru en 2017 l’a inscrit résolument dans le courant de l’histoire globale, qui bouscule les grands récits pour y substituer une multiplicité de points de vue… au risque de se voir accusé de porter atteinte à l’identité nationale. Patrick Boucheron s’explique ici sur ses méthodes et sa place d’historien dans la société.

Non à la disparition de la Documentation photographique !

 
Qui parmi nous n’a pas utilisé la Documentation photographique ? Cette revue publiée depuis 1947 fait le point chaque mois sur un sujet d’Histoire ou de Géographie. Elle est visiblement en danger, la Direction de l’Information Légale et Administrative (DILA) doutant de son intérêt. En ces temps où la demande d’Histoire et de Géographie est forte, dans un monde complexe, est-il vraiment pertinent de se priver d’une revue utile, de grande qualité, très bien faite, qui se vend bien, que tout citoyen peut acquérir / lire pour s’informer ? Le contenu rédigé par des spécialistes, à la portée de tous, est un exemple de « vulgarisation » intelligente. L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) appelle donc le gouvernement à maintenir la Documentation photographique d’Histoire-Géographie.
Aujourd’hui 7 octobre 2018, l’APHG relaie une nouvelle fois ce message ainsi que le communiqué de Raphaëlle Branche, Olivier Milhaud, Pierre Méheust, pour les membres démissionnaires du comité éditorial de La Documentation photographique.
Le Bureau national de l’APHG.

Chères et chers collègues, géographes, historien.ne.s, citoyen.ne.s,
En décembre 2017, le comité éditorial de la Documentation photographique apprenait le désir de la direction de la DILA (ex. Documentation française), éditrice de la revue, de modifier sa ligne éditoriale pour en faire une revue consacrée à l’éclairage de l’actualité. A la suite de cette réunion, plus de la moitié du comité démissionnait pour exprimer son désaccord avec cette orientation et rendait publiques ses raisons dans un texte paru dans Le Monde (« L’édition publique et le ‘parti pris de l’ignorance‘ « ) qui, transformé en pétition, rassemblait rapidement près de 3000 signataires.
À la demande des anciens membres démissionnaires, trois d’entre nous ont été reçus vendredi 5 octobre 2018 par M. Munch, directeur de la DILA, afin de mieux comprendre quel avenir attendait la Documentation Photographique. En dépit d’un attachement partagé à cette revue unique, ont surtout été confirmés de profonds désaccords sur les missions d’une telle publication.
Deux visions s’opposent en effet sur le rôle de l’édition publique. La direction actuelle estime que son rôle se borne à la diffusion d’informations immédiatement utilisables et sur des sujets d’actualité très contemporains.
Nous avons défendu l’idée que le rôle de l’édition publique est de contribuer à la diffusion de la connaissance scientifique pour éclairer les citoyens et l’administration publique – ce qui suppose l’étude du contemporain mais également du lointain.
Nous croyons qu’il faut prendre le risque du détour, de l’éloignement, du dépaysement car ces expériences lointaines sont une source inépuisable d’enseignements, elles éclairent le présent en donnant à voir la multiplicité des manières d’être au monde. Cette divergence fondamentale sur le rôle de l’histoire et de la géographie dans la formation des citoyens et l’information des administrations nous paraît inquiétante. N’est-il pas utile, comme le pensaient les Résistants de 1947 qui fondaient la Documentation photographique, que les administrations de l’État bénéficient de ce si utile décentrement, historique ou géographique, pour penser l’autre, voir le différent, et envisager des possibles ?
Ne peut-on voir un lien entre ce renoncement des administrateurs du pays à prendre du recul, et à faire un pas de côté, et ce qui ressemble à une impasse de l’imaginaire politique ?
Alors, quel avenir pour la Documentation photographique ? À la DILA, plus aucun, au-delà des derniers numéros programmés. La direction dit étudier les conditions d’un transfert du titre à un éditeur privé dans le premier semestre 2019, avec le souci que les valeurs essentielles de la revue soient maintenues.
Nous ne pouvons qu’espérer qu’ainsi continuera cette belle revue, alliant qualité technique, exigence scientifique et accessibilité. Nos inquiétudes demeurent fortes.
Raphaëlle Branche, Olivier Milhaud, Pierre Méheust, pour les membres démissionnaires du comité éditorial de La Documentation photographique.
© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 08/10/2018.

mardi 2 octobre 2018

La lettre Édu_Num histoire-géographie n° 42 est parue


Cette lettre spéciale est entièrement consacrée à la thématique des TraAM histoire-géographie 2016-2018 : « S’informer dans le monde du numérique ».
Réalisée par les experts disciplinaires de la direction du numérique pour l’éducation (DNE A2), en collaboration avec l’inspection générale, la lettre Édu_Num a pour fonction de vous proposer des pistes de travail et de réflexion sur les usages, les ressources et les actualités de nos disciplines et enseignements. Cette lettre n° 42 est consacrée aux travaux académiques mutualisés (TraAM) 2017-2018 qui, en histoire, géographie et enseignement moral et civique, pour la deuxième année consécutive, étaient consacrés à la compétence « S’informer dans le monde du numérique ».

Les pistes de réflexion suivantes ont été proposées pour cette deuxième session :
  • S’informer, critiquer et communiquer avec le numérique en histoire-géographie et en EMC (académie d’Amiens) ;
  • Pour des élèves acteurs des sciences historique et géographique : information numérique et pédagogie active (académie de Lille) ;
  • S’informer dans le monde du numérique à l’aide des webdocumentaires : quelle progression des apprentissages du collège au lycée ? (académie de Poitiers) ;
  • S’informer par les langages graphiques dans le monde du numérique (académie de Rennes) ;
  • Apprendre à s’informer en temps réel avec discernement (académie de Strasbourg) ;
  • Penser la diffusion de l’information au travers de l’évolution des médias : de la presse aux nouvelles pratiques culturelles juvéniles (académie de Toulouse).

Outre l’accès au bilan global des travaux, réalisé sous forme interactive, on trouvera dans cette lettre un focus sur trois scénarios pour « entrer dans la construction des compétences » ainsi que des premiers éléments de réflexion sur la nouvelle thématique des TraAM en 2018-2019 : « différenciation pédagogique et production orale en histoire et en géographie au collège, au lycée et au lycée professionnel ».

Revue Can@bae n° 1

Découvrez Can@bae, une nouvelle revue numérique proposée par l’académie de Lyon.
Can@bae est le titre choisi pour cette nouvelle revue académique d’histoire-géographie qui décide de faire explicitement référence à l’Antiquité pour évoquer, conformément aux canabae romaines, un lieu d’échanges et un espace de rencontres entre des personnes exerçant des fonctions différentes mais convergeant vers un même but. Cette revue veut ainsi faire le lien entre savoirs scientifiques et recherche universitaire d’une part et savoirs enseignés et pratiques de classe d’autre part.
L’Antiquité est à l’honneur pour ce premier numéro, dirigé par Virginie Hollard, maître de conférence à l’université Lyon 2 et intitulé « Les cités antiques, espaces du politique : quels enjeux pour l’enseignement de l’Antiquité ». Il propose de courtes capsules vidéo de mises au point scientifiques, une lecture critique de la table claudienne, des témoignages et des récits pédagogiques, etc. On y découvre aussi, en avant-première, le jeu Voxapolis qui sera très prochainement disponible chez Réseau Canopé et qui permet d’expérimenter les formes de scrutin. Une infographie présente aussi des idées d’utilisation des jeux vidéo en cours d’histoire. Le format numérique de la revue permet par ailleurs un enrichissement des contenus (vidéos courtes, podcasts, etc.).

les nouveautés de l’IGN-Édugéo


Le service en ligne Édugéo est destiné à apporter aux enseignants et à leurs élèves des données géographiques sur la France métropolitaine et les départements et régions d’outre-mer. Il fournit aussi un outil de cartographie en ligne.

L’intégration du service au portail Éduthèque donne la possibilité d’accéder gratuitement à :
  • de nombreuses données cartographiques et photographiques : photographies aériennes récentes et anciennes, données topographiques, etc. ;
  • des données complémentaires : cartes de Cassini ou, cartes littorales, etc. ; 
  • des contenus téléchargeables sur des zones d’intérêt pédagogique permettant une analyse fine de ces territoires depuis les années 1950 jusqu’à nos jours  mais aussi sur l’occupation du sol, les zones naturelles ou la Guerre 14-18 ;
  • des outils de croquis en ligne permettant de réaliser des cartes légendées qui peuvent être stockées, modifiées ou complétées à tout moment et à partir de tout poste de travail ; 
  • un accompagnement pédagogique constitué de cahiers pédagogiques, de croquis à télécharger et de propositions d’usages en classe.
La nouvelle interface permet d’afficher deux modes d’utilisation : un mode simplifié et un mode avancé qui propose des fonctionnalités supplémentaires. Elle fonctionne également sur tablettes.
Les élèves peuvent bénéficier de l’ensemble de ces fonctionnalités en accédant au service par le portail Éduthèque. Pour obtenir cet accès pour ses élèves, l’enseignant crée un identifiant générique unique associé à un mot de passe qu’il peut donner à tous ses élèves.
Toutes les ressources d’IGN édugéo pour Éduthèque bénéficient des Conditions Générales d’Utilisation du portail. 

IGN édugéo sur Internet

Édugéo est développé par l’Institut National de l’Information Géographique et Forestière en partenariat avec le Ministère de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ses données sont issues du Géoportail, le portail de l’IGN et du BRGM qui publie les informations géographiques de référence sur l’ensemble du territoire français depuis 2006. 
Les fonctionnalités d’édugéo s’enrichissent régulièrement et aujourd’hui, ce service en ligne est complété par une application gratuite sur tablette tactile.

les Rendez-vous de l’histoire de Blois 2018: la puissance des images


Les 21e Rendez-vous de l’histoire se tiendront à Blois du 10 au 14 octobre 2018 et auront pour thème: « La puissance des images ».
Pendant quatre jours, les Rendez-vous de l’histoire de Blois proposent plus de 400 débats et conférences, un grand salon du livre avec plus de 200 éditeurs et un festival du film d’histoire.

Parallèlement, dans le cadre du plan national de formation, des rencontres pédagogiques (PDf, environ 3,7 Mo) pour les enseignants sont proposées.
Un parcours « Recherche et enseignement » sur la thématique « Religions et images » articule une mise au point scientifique et des transpositions pédagogiques sur :
  • « Païens, Chrétiens et Juifs : polythéisme et monothéisme dans l’Antiquité » ;
  • « Les églises, lieux d’images » ;
  • « Images et missions, Amériques, Afrique, Asie, XVe-XIXe siècles » ;
  • « Peinture religieuse, peinture profane à l’époque moderne » ;
  • « L’image : un enjeu dans l’islam contemporain (XXe-XXIe siècles) ? ».
Des ateliers pédagogiques et numériques, des conférences et des tables rondes sont également proposés, ayant pour objectifs de rendre compte d’expériences menées dans des classes et de fournir une réflexion pédagogique.