mercredi 27 février 2019

Une nouvelle typologie des espaces ruraux dans un article de l’Insee consacré à la région Auvergne-Rhône-Alpes.

 
Les communes d'Auvergne-Rhône-Alpes selon la typologie d'espaces ruraux
Dans un article paru aujourd'hui, les deux auteurs présentent une méthodologie originale pour une nouvelle typologie des espaces ruraux.
Résumé de l’article
En 2014, en Auvergne-Rhône-Alpes, sur 7,8 millions de personnes, 1,8 million vivent en dehors d’une unité urbaine. Cette population rurale représente un quart des habitants et trois quarts de la superficie du territoire. On peut cependant distinguer cinq types de ruralité pour en décrire la diversité. Le rural « éloigné » et le rural « très peu dense » cumulent toutes les caractéristiques de la ruralité. Dans le rural « bourg », le bâti et la population sont un peu plus denses et les communes sont de plus grande taille. Plus proches des agglomérations, le rural « couronne éloignée » et le rural « périphérique » voient leur population fortement augmenter entre 1999 et 2014. En revanche, dans les espaces ruraux les plus éloignés, la population diminue. Si de nombreux jeunes habitant dans le rural viennent s’installer dans l’urbain pour y faire des études, pour les jeunes actifs les flux se font plutôt en sens inverse.

Solde des migrations entre les territoires ruraux et l'urbain en fonction de l'âge, à l'intérieur de la région. Le rural attire principalement les 20-40 ans accompagnés de leurs enfants, les 16-22 ans sont ceux qui partent le plus vivre en ville (selon la définition morphologique de l'unité urbaine).
La version originale est cliquable et les données existent aussi sous forme de tableau.
Source : Insee 2014

Un article : "Quelles géographies de la France rurale ?"

 
Un article de Laurent Rieutort, Philippe Madeline et Claire Delfosse paru dans Histoire et Sociétés Rurales fait le point sur les grandes tendances actuelles de la géographie rurale française.

Pour les candidats aux concours de l’enseignement dont l’une des questions au programme est consacrée à ce thème, c’est l’occasion de couronner leur révision par une lecture très synthétique qui aborde de nombreux thèmes et s’appuie sur une bibliographie abondante (où seuls figurent, hélas, les noms des auteurs, mais les lecteurs la reconstitueront à l’aide de notre bibliographie indicative).
>>> Pour un panorama historique de la géographie rurale française, voir : Pierre Cornu, « La géographie rurale française en perspective historique », Géoconfluences, avril 2018.
L’introduction de l'article rappelle les occurrences des espaces ruraux dans les questions précédentes aux programmes des concours de géographie et d’histoire.
Sommaire, résumé et compléments de lecture :
De la délicate définition du rural aux interactions villes-campagnes
Les auteurs rappellent les débats suscités par le zonage en aires urbaines depuis sa création en 1996 mais surtout depuis sa redéfinition de 2011. Aux définitions statistiques s’opposent d’autres approches « compréhensives, moins segmentées ».
>>> Pour compléter sur le zonage en aires urbaines : Pierre Pistre et Frédéric Richard, « Seulement 5 ou 15 % de ruraux en France métropolitaine ? Les malentendus du zonage en aires urbaines », Géoconfluences, avril 2018.

De nouvelles ruralités au prisme des représentations sociales
Les représentations qui figent l’espace rural dans sa vocation agricole ont évolué moins vite que la réalité fonctionnelle : perçus comme des « espaces de nature, de patrimoine, de qualité de vie », les espaces ruraux sont aussi aujourd’hui des « lieux de création d’emplois, d’activités industrielles ou d’innovations sociales et culturelles ». Cette multifonctionnalité n’est pas spécifique aux espaces ruraux et elle invite à repenser les liens aux espaces urbains à l’heure de l’agriculture urbaine.

De la variété des systèmes à la coexistence des modèles agricoles, alimentaires et ruraux
Les auteurs rappellent que les espaces ruraux sont toujours le support de l’immense majorité des activités agricoles. Ils brossent à grands traits les évolutions récentes de l’agriculture dans ses dimensions économiques, sociales et écologiques, en lien avec la mondialisation. Ils relient ces évolutions à la question foncière, cruciale dans le développement rural, et à la question de la coexistence de plusieurs modèles agricoles, « pas toujours complémentaires », voire incompatibles. Sans parler de crise, les auteurs évoquent plusieurs « perturbations » connues par les territoires ruraux (allant du changement climatique au recul de l’État).
>>> Pour compléter, un contre-modèle résidentiel : Christophe Imbert, Julie Chapon et Madeleine Mialocq, « L’habitat informel dans l’ouest de l’Ariège : marginalité ou alternative à la norme ? », Géoconfluences, mars 2018.

Du local aux métropoles : le tournant territorial
S’interrogeant sur un éventuel sous-équipement des territoires ruraux, l’article rappelle la diversité des situations entre des campagnes périurbaines, des campagnes vivantes et des campagnes hyper-rurales. Néanmoins il pointe aussi quelques défis communs comme « l’érosion  des structures commerciales » (évitant par cette expression le terme controversé de désertification), pour évoquer ensuite l’importance de l’économie présentielle. Les réponses de l’État ne sont pas toujours adéquates, comme les lois renforçant le rôle des métropoles, alors que les effets positifs de ce type de politique sont loin d’être établis.
>>> Pour compléter, sur l’évolution de l’offre commerciale : Céline Massal, « La fin des commerces de proximité dans les campagnes françaises ? », Géoconfluences, avril 2018.
 
Des biens de nature aux biens communs
C’est le lien entre espaces ruraux et rapport à la nature qui est questionné ici, renvoyant à une autre question actuellement au programme (à l’agrégation de géographie seulement) : « la nature, objet géographique ». Le rapport aux animaux, la « fonction de nature » et le développement durable sont évoqués successivement, pour déboucher sur la notion plus englobante de communs.
>>> Pour compléter sur les communs : Daniela Festa (avec la contribution de Mélanie Dulong de Rosnay et Diego Miralles Buil), « Les communs », Géoconfluences, juin 2018.

Des campagnes urbaines à l’hyper-ruralité : « Éloge de la diversité »
Cette partie conclue sur les différentes catégorisations du rural. Sont évoquées les campagnes « désirées » ou « refuge », les campagnes paupérisées ou gentrifiées, et pour conclure la typologie proposée par Hilal et al. pour ce qui s’appelait encore la DATAR et qui distingue les campagnes « des villes », les campagnes « agricoles et industrielles » et les campagnes « vieillies à faible densité ».
>>> Pour compléter sur la gentrification rurale : Greta Tommasi, « La gentrification rurale, un regard critique sur les évolutions des campagnes françaises », Géoconfluences, avril 2018.

jeudi 21 février 2019

Le nouveau visage des régions françaises


Population, revenus, accès aux services et à la culture, etc, découvrez les chiffres clés de votre région grâce aux portraits des 13 régions françaises que nous avons réalisés.

jeudi 14 février 2019

La cartothèque du CGET


Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) vient de remettre à jour et rénover sa cartothèque en ligne.
Cette cartothèque offre plus de 1600 cartes et infographies directement téléchargeables en ligne. Ces documents sont en particulier issus des travaux de l’Observatoire des territoires.  Cette offre est particulièrement riche et aborde des thématiques en pleine actualité comme l’emploi, les services au public, l’industrie, les ruralités, le cadre de vie, les mobilités etc. On y trouve aussi plusieurs  séries de cartes par nouvelles régions.
Une ressource très utile pour – en particulier - travailler et mettre en œuvre les nouveaux programmes du lycée.
En classe de Seconde :
  • Thème 2 «Territoires, populations et développement », question spécifique sur la France : « La France : dynamiques démographiques, inégalités socio-économiques »).
  • Thème 3 « Des mobilités généralisées », question spécifique sur la France : « La France : mobilités, transports et enjeux d’aménagement ».
En classe de Première :
  • Thème 2. Une diversification des espaces et des acteurs de la production. Question spécifique sur la France « La France : les systèmes productifs entre valorisation locale et intégration européenne et mondiale »
  • Thème 3. Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation. Question spécifique sur la France : La France : des espaces ruraux multifonctionnels, entre initiatives locales et politiques européennes ».

Le bidonville, un objet politique à géométrie variable

«Les Bulgares de la N3», à Bobigny (Seine-Saint-Denis), en 2010. Marie Barbier, CC BY
Il y a un an, le 25 janvier 2018, le gouvernement français édictait une « instruction du gouvernement » visant à « donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et des bidonvilles ». Ce texte induit, selon le gouvernement, un réel « changement d’approche », dans la manière d’aborder la question des squats et bidonvilles en France, en mobilisant de nouvelles notions (dont celle de « bidonvilles »), en semblant privilégier une approche davantage centrée sur la situation sociale des familles que sur leur situation administrative ou la légalité de l’habitat.
Surtout, cette approche permettrait de prendre en compte l’ensemble des situations sans cibler une population particulière, en l’occurrence les familles européennes précaires, souvent qualifiées de « roms migrants ».
Mais au-delà des mots et des intentions, ce texte entérine-t-il réellement un « changement de paradigme » quant à la définition d’un problème public ? L’emploi de la notion de « bidonville » est-il le marqueur d’une approche renouvelée de l’action publique, et d’une dilution de la « question rom » dans des problématiques plus larges de sans-abrisme et de lutte contre la grande précarité ?
Sans entrer ici dans le détail des actions et du contenu du texte, cet article se propose de se concentrer uniquement sur les contours que dessine ce texte autour de l’objet politique du bidonville.

Médias, culture, pouvoirs aux Etats-Unis et en Europe occidentale (1945-1991) : les vidéos


Cet après-midi d’études s’inscrit dans le cadre de la nouvelle question d’histoire contemporaine au programme de l’agrégation d’histoire et du CAPES d’histoire et de géographie. Mettant l’accent sur les aspects médiatiques du sujet, les communications, présentées par des spécialistes d’histoire des médias et d’histoire culturelle, porteront à la fois sur des cas nationaux et sur des approches comparatives. Un grand merci à Christian Delporte et à tou(te)s nos collègues de la la Société pour l’histoire des médias (SPHM). Retrouvez toutes les vidéos des conférences filmées par la Régionale d’Île-de-France de l’APHG à destination des tou(te)s les candidat(e)s aux concours sur la Web TV de l’APHG et en suivant le lien ici (playlist)