« Nous sommes le
peuple arabe. Lorsque nous rapportons [des événements], nous les
présentons selon l’ordre de l’antérieur et du postérieur, nous ajoutons
et nous enlevons [comme bon nous semble], mais nous ne cherchons pas à
mentir. » (1)
Tout historien de l’islam médiéval, qu’il s’intéresse à l’histoire économique du Maghreb, à la conquête de l’Égypte ou aux péripéties du califat abbasside de Bagdad, a entendu parler d’al-Ṭabarī. Ce personnage atypique de l’historiographie islamique est devenu incontournable pour plusieurs raisons.
La première, et la plus évidente aussi, est que son œuvre, sa gigantesque Histoire universelle, nous est parvenue en intégralité, qu’elle a fait l’objet de nombreuses études et qu’elle a été traduite également en intégralité – ce qui n’est pas le cas, par exemple, de l’œuvre d’ibn Ḫaldūn (2).
Longtemps
conçue comme une source de premier choix par les universitaires de
l’islam médiéval, l’histoire et la véracité des faits contenus dans
l’œuvre d’al-Ṭabarī ont été largement remis en cause par le courant des
sceptiques, dans les années 1970-1980. Nous y reviendrons.Tout historien de l’islam médiéval, qu’il s’intéresse à l’histoire économique du Maghreb, à la conquête de l’Égypte ou aux péripéties du califat abbasside de Bagdad, a entendu parler d’al-Ṭabarī. Ce personnage atypique de l’historiographie islamique est devenu incontournable pour plusieurs raisons.
La première, et la plus évidente aussi, est que son œuvre, sa gigantesque Histoire universelle, nous est parvenue en intégralité, qu’elle a fait l’objet de nombreuses études et qu’elle a été traduite également en intégralité – ce qui n’est pas le cas, par exemple, de l’œuvre d’ibn Ḫaldūn (2).
L’objectif de cet article est de brosser un portrait de l’historien et de son œuvre. Mais nous nous intéresserons également aux raisons de sa célébrité et nous essaierons de comprendre les singularités de son travail. C’est en somme un travail d’historiographie que nous proposons.
Présentation de l’auteur
Sa vieAl-Ṭabarī, de son nom complet Abū Ğa‘far Muḥammad b. Ğarīr b. Yazīd, est né à Āmul, au Tabaristan, au cours de l’hiver 839/224. Aujourd’hui située en Iran, Āmul jouxte la mer Caspienne et les monts Alborz. Al-Ṭabarī est donc d’origine persane. Il meurt à Bagdad, en 923/310.
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