Idées reçues sur le Moyen-Age
Une ressource de l'Inrap pour travailler avec les collégiens.
Idée reçue: « Les infirmes étaient exclus de la société » = Sornettes
Le Moyen Âge semble parfois lointain et « sombre »
que l'on imagine parfois qu’une part importante de la population était «
handicapée » de naissance ou des suites d’un accident de vie (chute de
cheval, blessure de guerre, fracture non réduite, amputation liée à la
lèpre). À l’époque, on parle d’infirmité et non de handicap, car ce
terme, incluant une dimension sociale et environnementale, n’est employé
que depuis le XXe siècle.
L’archéologie funéraire et l’étude des traces de maladies ou de
handicaps visibles sur les restes osseux observés (paléopathologie)
rendent compte de ces états sanitaires particuliers et des comportements
humains face aux « corps différents ». S’il est aisé de détecter des
amputations ou des infirmités affectant les os, il est beaucoup moins
évident d'identifier la cécité ou la surdité, invisibles sur le
squelette ; et quant au handicap mental, seuls les textes peuvent
témoigner du traitement de ceux qui en sont affectés.
D’une façon générale, l’infirme ne paraît pas rejeté. Il est
parfois moqué (comme ces nains chargés d’amuser les cours royales), mais
aussi souvent pris en charge, au titre de la charité due aux indigents,
par les moines des abbayes et dans les hôtels-Dieu (les premiers
hôpitaux). L’archéologie a apporté les preuves que les forgerons
fabriquaient des appareils et des prothèses pour faciliter le quotidien
des infirmes et leur donner un maximum d’indépendance, et que la
différence physique n’exclut pas du cimetière communautaire.
Il ne faut pas cependant idéaliser un Moyen Âge accueillant pour
tous. Quand l’économie d’un pays se porte bien, en temps de paix, chacun
a sa place dans la société. Mais lorsque la guerre éclate, que les
épidémies s’abattent et que la famine rôde, ceux que l’on tolérait sans
s’interroger deviennent des bouches inutiles, dont on peut vouloir se
débarrasser. Nombre d’infirmes se transforment alors en mendiants errant
dans les villes et les faubourgs. Comme dans la fameuse « Cour des
miracles » de Paris.
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