jeudi 14 février 2019

Le bidonville, un objet politique à géométrie variable

«Les Bulgares de la N3», à Bobigny (Seine-Saint-Denis), en 2010. Marie Barbier, CC BY
Il y a un an, le 25 janvier 2018, le gouvernement français édictait une « instruction du gouvernement » visant à « donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et des bidonvilles ». Ce texte induit, selon le gouvernement, un réel « changement d’approche », dans la manière d’aborder la question des squats et bidonvilles en France, en mobilisant de nouvelles notions (dont celle de « bidonvilles »), en semblant privilégier une approche davantage centrée sur la situation sociale des familles que sur leur situation administrative ou la légalité de l’habitat.
Surtout, cette approche permettrait de prendre en compte l’ensemble des situations sans cibler une population particulière, en l’occurrence les familles européennes précaires, souvent qualifiées de « roms migrants ».
Mais au-delà des mots et des intentions, ce texte entérine-t-il réellement un « changement de paradigme » quant à la définition d’un problème public ? L’emploi de la notion de « bidonville » est-il le marqueur d’une approche renouvelée de l’action publique, et d’une dilution de la « question rom » dans des problématiques plus larges de sans-abrisme et de lutte contre la grande précarité ?
Sans entrer ici dans le détail des actions et du contenu du texte, cet article se propose de se concentrer uniquement sur les contours que dessine ce texte autour de l’objet politique du bidonville.

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